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Une structure de soins pour accueillir les femmes victimes de violence dans le 93

Installée à Saint-Denis dans le 93, La Maison des Femmes accueille les femmes victimes de violences conjugales ou de mutilations sexuelles. Un dispositif particulièrement important en ces temps de confinement.

Le chiffre est glaçant : en France, une femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. Face à ces chiffres, La Maison des femmes, inaugurée en 2016 à Saint-Denis, accueille toutes les femmes vulnérables ou victimes de violence.

Alors que la pandémie du coronavirus sévit partout dans le monde, les violences conjuguales sont en hausse. La Maison Des Maternelles a rencontré Ghada Hatem-Gantzer, la cheffe de service de La Maison des femmes, pour faire le point sur la situation.

LMDM : Quels sont les actions de La Maison Des Femmes

Ghada Hatem-Gantzer : Les missions de La Maison des femmes sont d'accueillir, de soigner et d'orienter les femmes vulnérables et victimes de violences au sein de 3 unités : une unité de planification familiale, une unité de prise en charge des mutilations sexuelles et une unité de prise en charge des violences conjugales et intrafamiliales

Quel effet provoque le confinement sur les violences conjuguales et intrafamilales ?

Il est beaucoup trop tôt pour pouvoir évaluer l'augmentation du nombre ou de l'intensité des violences en lien avec le confinement. Pour autant, nous savons que nos patientes se retrouvent à la merci de leur agresseur, avec très peu de latitude pour demander de l'aide. Cette situation, notamment si elle se prolonge, aboutira certainement à une augmentation conséquente des situations graves. 

Comment gérez-vous la situation concrètement à La Maison Des Femmes ?

La Maison des femmes reste ouverte pendant le confinement. Les professionnels de santé étant autorisés à se déplacer, nous avons maintenu en l'adaptant au manque d'anesthésistes l'accès à l'IVG, et accueillons sur site les situations de violences graves. Nous sommes également présents par mail et par téléphone et les psychologues et psychiatres assurent des téléconsultations. Nous maintenons les avis ponctuels auprès de notre équipe d'avocats.

Quels conseils donner aux femmes qui seraient victimes de violences conjugales en ces temps de confinement ? 

Le meilleur conseil est de ne pas rester enfermée avec son bourreau quand on ne se sent pas en sécurité, mais ce n'est bien sûr pas toujours facile. Essayer d'entrer en contact avec une association, un médecin traitant, un voisin pour être au moins entendue et prise en charge. 

Comment aider une victime de violences conjugales dans notre entourage ?

Il faudrait ne pas hésiter à aller voir ce qui se passe chez les voisins, même en cas de simple doute. Les conséquences d'une hésitation peuvent être dramatiques. Tenter également d'entrer en contact discrètement avec sa voisine, lui proposer un soutien, la mettre en relation avec une association, appeler la police, voire l'accueillir chez soi le temps qu'elle soit mise en sécurité.

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