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Traitement de l’acné : alerte sur le risque de troubles neuro-développementaux chez l’enfant exposé in utero

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé alerte sur le risque de troubles neuro-développementaux en cas d’exposition pendant la grossesse au traitement contre l’acné sévère à base d’isotrétinoïne orale.

L’isotrétinoine, molécule du médicament commercialisé en France sous le nom Roaccutane et prescrit en cas d’acné sévère par voie locale, a déjà été mis en cause pour ses effets secondaires graves, notamment des troubles psychiatriques ayant entraîné une vague de suicide aux États-Unis en 2000, chez des adolescents prenant ce traitement.

Par ailleurs, l'isotrétinoïne est hautement tératogène, c’est-à-dire qu’elle provoque le développement de masses cellulaires anormales au cours de la croissance fœtale. Elle favorise l'apparition de malformations congénitales, du système nerveux, des oreilles et du système cardiovasculaire. Pour cette raison son usage est donc formellement proscrit chez les femmes enceintes, et sa prescription chez la femme en âge de procréer est soumise à des conditions très strictes.

Mais L’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) va aujourd’hui plus loin et publie un communiqué ce 18 février 2021, concernant cette fois l’isotrétinoïne orale, médicament commercialisé en France sous les noms Acnetrait, Contracné, Curacné, Procuta :

« Nous alertons les professionnels de santé et les patientes sur le risque potentiel de troubles neuro-développementaux chez l’enfant à naitre lié à la prise d'isotrétinoïne orale pendant la grossesse »

Le communiqué explique que « ce risque est en cours d’investigation » et précise plus spécifiquement sur les risques d'apparition de troubles neuro-développementaux chez l'enfant, et notamment le trouble autistique :

« En plus du risque de malformations déjà connu, une revue des données disponibles sur le risque de troubles neuro-développementaux sans malformations visibles a été réalisée suite à la déclaration au réseau national des centres de pharmacovigilance d’une suspicion de troubles autistiques chez un jeune enfant exposé pendant la grossesse à l’isotrétinoïne et né sans malformation visible.

Les résultats ont été présentés aux membres du comité scientifique permanent (CSP) Reproduction-Grossesse-Allaitement de l’ANSM. Au regard de ces éléments, les membres du CSP se sont prononcés en faveur d’un risque potentiel, avec ou sans malformation associée. »

Au regard des éléments déjà disponibles, nous souhaitions d’ores et déjà alerter les professionnels de santé et les patientes de ce risque potentiel.

Les médicaments à base d’isotrétinoïne orale ne doivent en aucun cas être pris pendant la grossesse ni chez la femme en âge d’avoir des enfants. »

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