Dr Morgane Valentin est gynécologue-obstétricienne à l’hôpital Bichat à Paris. Elle répond à nos questions sur les fausses couches spontanées qui surviennent avant 14 semaines d’aménorrhée, soit trois mois de grossesse.
Dr Morgane Valentin - Quand on a de fortes douleurs ou des saignements de toute façon – quel que soit le terme – il faut consulter. Les saignements au premier trimestre peuvent être un signe précurseur de fausse couche, mais on peut en avoir sans que ça se termine en fausse couche. Ça peut donc être un point d’appel mais ça ne détermine pas forcément la suite.
Dans les grandes causes connues il y a tout ce qui est anomalie génétique et chromosomique : la nature va « sélectionner » d’elle-même une grande partie des anomalies génétiques en provoquant une fausse couche. Ensuite il y a les causes infectieuses : certains virus peuvent parfois provoquer des fausses couches précoces. Il y a les facteurs environnementaux, le tabagisme, l’âge maternel, certaines maladies, probablement aussi les perturbateurs endocriniens. Dans certains cas, on ne trouve malheureusement pas de cause.
Ça dépend des facteurs de risque de chacune et du terme de la grossesse. Plus la grossesse est jeune, plus elle s’est arrêtée tôt, plus le sac est petit, plus on peut se permettre d’attendre quelques jours (environ 1 semaine maximum) en espérant que la nature fasse les choses toute seule, ou on peut proposer un traitement médicamenteux pour éviter une aspiration qui est une évacuation chirurgicale, avec passage au bloc, anesthésie, etc. Si le sac est trop gros, que la grossesse s’est arrêtée plus tardivement (au-delà de 9 semaines à peu près) plus il y a de risques de faire une fausse couche hémorragique, donc on a tendance à recommander un geste chirurgical.