Source de souffrances pour le nourrisson, le RGO peut également tarder à être bien diagnostiqué. Notre pédiatre Arnault Pfersdorff nous éclaire sur le RGO, les problèmes qu’il cause et les solutions qui existent.
Arnault Pfersdorff- Il faut tout d’abord s’adresser à un professionnel qui sait de quoi il parle. Pas de diagnostic de trottoir ! Ce n’est pas parce que l’enfant de la copine a un RGO que notre bébé l’a aussi. Ensuite il faut que les parents reçoivent un discours d’apaisement. Il est certain que si le médecin leur dit « Ca va passer ! », ils auront l’impression de ne pas être pris au sérieux et cela va augmenter leurs inquiétudes. Le bébé le ressentira et ira plus mal encore. Pour un bon diagnostic, il faut d’abord écouter les parents puis examiner l’enfant.
L’examen majeur est l’examen clinique. N’hésitez donc pas, au début, de consulter chaque semaine si cela est nécessaire. Cela permettra de rassurer et de voir s’il y a une évolution. Les autres examens ont lieu en cas de complications. Si le médecin suspecte une oesophagite (une inflammation de la muqueuse de l’oesophage) il préconisera une échographie. Elle ne sert pas à voir le reflux mais à vérifier l’oesophagite. On ne peut donc pas en faire à tous les bébés.
Plus rarement, on fera une PH-métrie. Cela consiste à descendre une petite sonde dans l’estomac du nourrisson pour mesurer l’acidité.
On peut également, mais cela se fait de moins en moins, faire un TOGD. On fait alors boire un biberon qui contient de la baryte, afin de vérifier à la radio si la substance remonte.
Dans les cas extrêmes, on fera une fibroscopie au bébé. Mais c’est quand on suspecte autre chose qu’un reflux classique.
Le traitement de base est la prise en charge non médicamenteuse :
Oui. Dans certains cas, on va utiliser un anti-acide en 1 ou 2 prises par jour. Mais il faut faire attention car parfois on le prescrit trop vite alors qu’il n’y a rien. On peut aussi donner au bébé des médicaments de type pansements intestinaux comme le Gaviscon. C’est une décision médicale qui est prises après avoir essayé tout le reste.
Quand c’est indiqué on peut faire un traitement au long cours. Rassurons les parents. S’il y a des effets secondaires, ce qui est très rare, alors on change de molécule.
Avec le reflux, le temps est un ami. Il existe différents paliers d’amélioration. Cela débute vers 6 mois quand le bébé commence à se retourner, puis quand il se met à ramper. Ensuite c’est quand il acquiert la position assise, puis la marche. Cela peut être long mais ça finit par passer.