tous les articles Enfance et adolescence contactez nos experts

Retour à l’école : les parents dans le doute

Rentrera, ne rentrera pas ? Si pour certains parents, le retour à l’école des enfants est décidé, pour d’autres, l’heure est encore à l’hésitation. Témoignages.

Le déconfinement se profile, et, avec lui, le retour en classe pour certains élèves. Si tous les enfants ne sont pas prioritaires, certains parents hésitent encore à les remettre à l’école. C’est le cas de Manon, pourtant mère célibataire :

« Gaspard a 6 ans, il est en CP et est donc prioritaire pour rentrer à l’école. Étant mère célibataire, l’école à la maison devient très lourde à gérer pour moi, d’autant plus que je télétravaille. Mes journées sont dont très intenses, entre les moments où je dois occuper Gaspard qui ne joue pas vraiment tout seul, les moments où je dois travailler, et les moments où je dois me transformer en maîtresse de CP, avec tous les apprentissages de lecture notamment ! Bref, pour moi, il était évident que Gaspard retournerait à l’école la semaine du 11 mai. »

Cette décision, Manon l’avait prise, avant de découvrir les conditions de retour à l’école :

« Je savais bien sur que le retour à l’école n’allait pas être "normal". Mais quand le directeur nous a contacté la semaine dernière en nous expliquant comment cela allait concrètement se passer, avec les gestes barrières, l’impossibilité pour les enfants de jouer entre eux, le lavage des mains permanent… J’ai réalisé que cela allait être bien plus difficile que ce que j’avais pensé. J’ai lu tout le protocole sanitaire. Finalement, il me semble qu’il y aurai assez peu de bénéfices à ce qu’il retourne à l’école dans ces conditions. Nous allons donc continuer l’école à la maison. »

Au vue du protocole sanitaire à mettre en place, les écoles n'ont pas forcément la capacité d'accueillir tous les élèves "prioritaires". Certains familles en ont fait l'amère expérience, comme Sofia et sa fille Faustine :

« J'élève seule Faustine qui est en CM2, un niveau annoncé comme prioritaire. Pour moi, il était évident que l'école allait reprendre pour elle. Mais on nous a finalement annoncé qu'avec les enfants de soignants et les enfants décrocheurs, l'école atteignait déjà sa capacité maximale. Même si nous comprenons, cela a été une grande déception pour Faustine. Et je suis inquiète pour l'arrivée en 6ème. »

D’autres familles s’inquiètent du risque sanitaire. C’est le cas d’Élodie, maman notamment d’un enfant ayant déjà des problèmes de santé :

« Mon ainé est un hémophile sévère. Même s’il n’est pas plus vulnérable face au Coivd-19, avec les symptômes de Kawasaki, la prise en charge hospitalière risquerait d’être plus compliquée. Je ne veux prendre aucun risque. Ce virus est encore trop inconnu, et je ne crois pas que la distanciation sociale suffise. »

Enfin, pour d’autres parents, le retour à l’école sonne comme une évidence. Réjane est maman de Baptiste, 3 ans et demi. Elle vit dans une région peu touchée par le Covid-19, et ne ressent pas d’anxiété quant à la reprise de l’école :

« Je ne suis pas quelqu’un d’anxieux. Les enfants sont plutôt protégés, et des maladies il y en a plein ! On est dans une région qui n’a pas été touchée aussi, cela aide à être plus détendue. J’ai donc envie que mon fils reprenne l’école, et lui aussi. Je considère que l’instruction des enfants est aussi importante que leur santé, même les enfants petits, sur le savoir être, les relations. »

La reprise de l'école correspond aussi a un besoin pour certains parents, comme Réjane, qui est indépendante :

« Quand on doit travailler, on n’a pas non plus trop le choix ! Certes, on ne peut pas être certain que les gestes barrières seront respectées à 100%, mais je ne veux pas vivre dans la peur. J’ai confiance en l’école et en la maîtresse. Ils vont faire ce qu’ils peuvent, il y aura des manques mais ça sera mieux que rien. »

Tous les articles