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Que vaut vraiment la pédagogie Montessori ?

Si la méthode éducative Montessori est très en vogue aujourd’hui, elle ne date pourtant pas d’hier. Pour autant, il existe peu d’études ayant évalué son efficacité. Des chercheurs ont mené l’enquête dans un établissement de la banlieue de Lyon. 

Depuis des années, beaucoup d’établissements, souvent privés, enseignent ce que l’on appelle les pédagogies Montessori ou Freinet. Ces deux méthodes ont été inventées au début du XXe siècle par Maria Montessori et Célestin Freinet. 

Des méthodes pédagogiques qui font débat

Ces deux méthodes d’enseignements ont en commun de laisser les élèves en autonomie face à un panel d’activité. Depuis quelques années, certains parents ne se retrouvant pas dans l’école traditionnelle, et envoient leurs enfants dès l’école maternelle dans des établissements proposant la méthode Montessori. 

Pour autant la méthode Montessori a de nombreux détracteurs. Si certains pensent que laisser une grande liberté aux écoliers permet une plus grande soif d’apprendre, beaucoup s’inquiètent d’un éventuel retard dans l’apprentissage des fondamentaux ou dans la socialisation des enfants. 

Un autre point est souvent débattu : le coût des établissements. Des rues pauvres de Rome en début de siècle aux établissements onéreux aujourd'hui, la méthode Montessori semble avoir changée de destinataires. Parmi les détracteurs de ces établissements, beaucoup déplorent que seules les catégories sociales aisées et éduquées en profitent.

Une école maternelle publique Montessori sur le banc d’essai

Si ces écoles privées ont effectivement un coût, de plus en plus d’écoles maternelles s’inspirent des méthodes Montessori dans l’enseignement public. C’est le cas notamment d’un établissement dans la banlieue lyonnaise, en réseau d’éducation prioritaire. Dans une expérience relatée par nos confères de Cerveau & Psycho, une équipe de chercheurs ont mis la pédagogie Montessori au banc d’essai. 

Ainsi, le chercheur en neuroscience Jérôme Prado, l’enseignant Alexis Gascher et la doctorante Philippine Courtier ont basé l’expérience sur 200 élèves pendant 3 ans à l’école maternelle Ambroise-Croizat de Vaulx-en-Velin. 

Une évaluation sur plusieurs critères 

Afin de comparer la pédagogie Montessori à l’éducation traditionnelle, les chercheurs ont évalué trois domaines distincts : 

  • Les compétences scolaires comme la lecture, les mathématiques, le dénombrement, la reconnaissance de symboles.
  • Les compétences sociales : les capacités d’interactions avec les autres.
  • Les fonctions cognitives de haut niveau qui permettent de planifier, de changer de stratégie, de prendre conscience de ses actions. 

Finalement, les résultats ont été globalement assez positifs. 

Notamment en lecture où les élèves en fin de maternelle ayant suivi l’enseignement Montessori vont beaucoup plus loin que ce que font des élèves du même âge. Dans le détail, ils arrivent à lire des phrases entières et ont atteint le niveau CP sur bien des aspects. Concernant les mathématiques, il y a assez peu de différence par rapport à l’école traditionnelle. 

Les résultats pour les fonctions cognitives et les compétences sociales sont eux aussi assez positifs. Cela répond à la critique qui est souvent faite par les détracteurs des pédagogies Montessori : les élèves qui suivent leurs envies seraient moins tolérants à la frustration, aux règles imposées. L’étude démontre qu’en réalité, cela se passe très bien pour ces élèves. 

Hormis quelques exceptions dans les établissement publics, les « écoles Montessori » sont généralement privées.

Il y en aurait 243 sur le territoire selon le ministère de l’Éducation nationale. Ces établissements sont « hors contrat ». C’est-à-dire que sans financement de l’État, ils n’ont pas à suivre les programmes officiels. Ils se doivent seulement de garantir aux élèves la maîtrise du socle commun de connaissances, de compétences et de culture.

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