Les violences éducatives ordinaires (VEO) regroupent les violences physiques, verbales et psychologiques exercées sur un enfant pour "l'éduquer".
On considère comme violence physique : la gifle, la fessée, tirer les oreilles ou les cheveux, donner des coups de pieds, saisir brutalement, pincer, bousculer, pousser, contraindre un enfant à rester dans une position inconfortable.
Du côté de la violence verbale, il s’agit des cris, des hurlements, de l’humiliation, des injures, des menaces, du chantage affectif, du rejet ou de la culpabilisation des enfants.
Gifles, coups, châtiments corporels, et aussi humiliations, insultes, brimades, moqueries... La loi relative à l'interdiction des violences éducatives ordinaires, dite « loi anti-fessée », a été définitivement adoptée. Elle est publiée au Journal officiel du 11 juillet 2019.
La loi précise en effet que l'autorité parentale s'exerce sans violences physiques ou psychologiques.
La loi introduit également la prévention des violences éducatives ordinaires dans le Code de l'action sociale et des familles, en créant une obligation de formation pour les assistantes maternelles.
En France, selon la Fondation pour l’enfance, 85 % des parents ont recours à des violences dites éducatives. On estime que près de 9 parents sur 10 ont recours à la « tape sur les fesses ». Et 2 tiers des parents déclarent « donner des petites gifles ».
Concernant les châtiments corporels sévères comme la claque, ils concerneraient 1 parent sur 2. À côté de cela, 2 parents sur 3 estiment manquer d’autorité !
Ces violences peuvent être pratiquées par certains adultes dans le but "d'éduquer" un enfant ou de modifier un comportement jugé "indésirable". Cependant, les VEO sont graves et peuvent avoir de lourdes conséquences sur les enfants : manque de confiance en soi, dépression, phobie, trouble de l'attention, agressivité...
Selon le Dr Muriel Salmona, psychiatre et présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie, rien ne justifie la violence du parent :
« À ceux qui disent "une petite fessée n'a jamais fait de mal à personne", voici ce qu'il faut répondre : quand bien même une tape ou une gifle n'aurait pas de conséquences sur une personne, en aucun cas cela ne justifierait de l'avoir donnée. L'absence supposée de conséquences n'est pas un argument pour ne pas qualifier un acte de violent, l'intention suffit. »
Pour la psychiatre, rien n’est irréversible. L'experte se veut rassurante pour les parents :
« Il n’est jamais trop tard pour adopter une éducation bienveillante et pour ne plus tolérer ces types de violences dans l’éducation des enfants ! »