Dr Joëlle Belaïsch-Allart, gynécologue-obstétricienne, chef du service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction du centre Hospitalier des 4 villes à Saint-Cloud, nous explique ce qu’est le SOPK.
SOPK : 4 lettres qui désignent une maladie qui concernerait en France 1 femme sur 10, selon l’Inserm.
SOPK, ou le syndrome des ovaires polykystiques, désigne une pathologie endocrinienne qui perturbe l’ovulation, comme l’explique Dr Joëlle Belaïsch-Allart :
« Le SOPK, c’est d’avoir plein de petits follicules qui s’empêchent mutuellement d’ovuler. Par contre, quand on va les simuler ils vont ovuler tous en même temps ! »
Les symptômes du SOPK sont très variables d’une femme à l’autre et ne sont pas tous ressentis avec la même intensité : anomalie du cycle menstruel voire absence de règles, hyperpilosité, acné, perte de cheveux, infertilité, surpoids.
Lorsque la femme ne veut pas d’enfant, on lui prescrit généralement la pilule, explique Dr Joëlle Belaïsch-Allart :
« Quand la femme ne veut pas d’enfant, il est assez logique de la mettre sous pilule, car c’est assez désagréable d’avoir ses règles quelques fois tous les 3 ou 4 mois, parfois d’avoir des signes d’hyperandrogénie (un excès d'hormones masculines chez les femmes pouvant provoquer une hyperpilosité, de l'acné ou la chute de cheveux, NDLR) »
Cependant, lorsque la femme souffrant d’un SOPK souhaite un enfant, il ne faut pas tarder à consulter :
« Il faut prévenir les patientes : quand vous voulez un enfant, aller directement consulter. Le Clomide est par exemple un très bon traitement de première intention. Si ça ne fonctionne pas on peut faire un traitement à base d’injections sous-cutanées, on peut adjoindre des inséminations intra-utérines. On peut faire quelque chose qu’on appelle le drilling ovarien : des petites piqûres électriques au niveau des ovaires lors d’une coelioscopie pour rétablir l’ovulation et puis on peut passer en assistante médicale à la procréation. »
Mais Docteur Belaïsch-Allart se veut rassurante :
« En général c’est un très bon pronostic. En assistante médicale à la procréation, avoir des ovaires polykistiques c’est bien ! Une note rassurante : les ovaires polykistiques vieillissent moins que les autres. Et très souvent, ces femmes qui ont eu recours à l’AMP (assistante médicale à la procréation) à 40 ans ne se méfient plus, et ont une grossesse spontanée, souvent assez bien accueillie ! »