Arnault Pfersdorff, pédiatre, tient à rappeler qu’il ne faut pas pousser les enfants à marcher tôt ou grandir plus vite, et respecter le temps et l’évolution de chaque bébé.
« Tous les parents et moi le premier, ont toujours envie de faire le plus pour leur enfant. Mais parfois quand on veut faire le plus, ce n’est pas forcément le mieux pour son enfant. Concernant la motricité, il est extrêmement important de respecter les étapes d’acquisition de la motricité d’un bébé, puis d’un nourrisson, puis d’un enfant un peu plus grand. »
« Les parents retiennent toujours l’âge auquel leur enfant à commencer à marcher. D’ailleurs dans le carnet de santé, à l’examen du vingt-quatrième mois, le pédiatre note à quel âge l’enfant a marché. Les parents vont comparer : « Le mien a marché à 11 mois », etc. Cela ne signifie pas qu’il fera Polytechnique. Il y a des tas de petites compétitions qui s’instaurent. »
« On veut absolument que l’enfant soit assis. Alors on le cale dans des coussins : il faut éviter. On le met dans un Youpala : surtout pas. C’est très mauvais car l’enfant va apprendre à marcher sur la pointe des pieds. »
« Le cerveau est extrêmement plastique. L’enfant a besoin de découvrir, il a besoin de tomber… C’est en se faisant quelques bosses, et en ayant un peu mal -évidemment on fait toujours attention, car il ne faut pas non plus qu’il arrive n’importe quoi- qu’il va apprendre et qu’il va prendre confiance. »
« Ce que je veux dire aux parents c’est que tout le monde se souvient de l’âge auquel l’enfant a marché, mais personne du quatre-pattes. Pourtant le quatre-pattes va aider à l’apprentissage de l’écriture, car le bébé doit ouvrir puis fermer sa main, ce qui l’aidera plus tard à la bonne tenue du crayon. »