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Les pleurs du bébé : notre pédiatre vous dit tout

Durant les premières semaines de sa vie, un bébé va pleurer en moyenne 2 heures par jour. Un langage parfois difficile à décoder, mais que notre spécialiste vous aide à comprendre.

Les pleurs, l’unique façon de s’exprimer du bébé

Synonyme de souffrance ou de mal-être, le pleur d’un enfant est souvent mal vécu par son parent. Cependant, il convient de rappeler que jusqu’à l’acquisition du langage, pleurer est le seul moyen pour communiquer de votre bébé. En clair, un bébé qui pleure est un bébé qui s’exprime ! Selon le pédiatre Arnault Pfersdorff, le premier pleur est particulier :

« Le premier pleur, le pleur de la naissance, c’est le cri libératoire. Cela permet aux poumons de se déplier, de se remplir d’air et de respirer pour la première fois. Les pleurs, c’est naturel. »

Les causes des larmes sont multiples et diverses :

  • Votre bébé a-t-il assez mangé, a-t-il trop chaud, est-il bien installé ?
  • Votre bébé a-t-il un problème d’ordre digestif (des gaz, des coliques, un reflux, un lait qui n’est pas bien toléré, un colon irritable, une mauvaise position lors de la tétée) ?
  • Votre bébé a-t-il de la fièvre ou une douleur autre (la poussée des dents par exemple) ?

Attention, si les parents sont anxieux, cela favorise le stress chez l’enfant et donc… il pleure. Le docteur Pfersdorff rappelle alors :

« Une fois qu’on est rassuré sur l’état de santé de son enfant, il est important de le sécuriser, de lui parler, de lui dire : "rassure-toi, je suis avec toi…", en étant soi-même détendu. »

Reconnaître les pleurs : pitié, un mode d’emploi !

Décoder ce que le bébé essaye de nous dire n’est pas une mince affaire, et il n’y a pas de mode d’emploi livré avec le nourrisson à la naissance. Est-ce qu’il a faim ? Est-ce qu’il a sommeil ? Voici quelques astuces de notre spécialiste :

  • Si le bébé a faim, au début de sa vie, cela peut être facile à détecter puisqu’il a encore le réflexe des points cardinaux. Cela veut dire que si on le caresse à côté de la bouche, le bébé va tourner la tête pour tenter d’attraper le téton ou la tétine. S’il pleure pour autre chose, il ne le fera pas.

  • Si le nourrisson a sommeil, il ne va pas pleurer s’il est dans un environnement calme. Il dormira directement ! Dans un environnement qu’il va juger hostile, il peut se mettre à pleurer. Dans ce cas, il n’arrive pas à se calmer, il transpire et fronce les sourcils.

Arnault Pfersdorff livre de précieux conseils pour calmer les pleurs : 

« On peut prendre son bébé dans les bras, le bercer, lui parler, chanter, le changer de position, lui mettre un gant de toilette frais sur le front, lui consacrer du temps. S’il est dans son lit et qu’il chouine, on peut lui toucher le pied, lui caresser la joue, le front, lui masser le ventre, lui montrer qu’on est là. Une autre astuce qui marche très bien : marcher avec lui dans vos bras, cela va le bercer. Comme un tour en voiture. L’écharpe de portageest aussi très efficace. Tous les parents devraient en avoir une. »

Dans tous les cas, il faut du temps pour comprendre les pleurs de son enfant. Il est aussi important que les parents se relaient : c’est absolument nécessaire afin de ne pas craquer lorsque les pleurs durent des jours et des jours !

Laisser bébé pleurer : c’est non !

Au niveau cognitif, laisser un bébé pleurer peut avoir des répercussions. Selon une étude du département de psychologie de l’université de Notre Dame aux États-Unis, le fait de laisser un bébé pleurer sans chercher à le consoler aurait des conséquences négatives pour sa santé, engendrant à l’âge adulte des problèmes d’anxiété.

Si ses appels sont ignorés, son corps est inondé d’hormones de stress. Sur la durée, cela peut endommager son système nerveux central. Sa croissance et son potentiel d’apprentissage peuvent également s’en ressentir.

Concernant l’usage de la tétine, le pédiatre Arnault Pfersdorff est assez critique :

« La tétine, c’est vraiment un objet de société. Aujourd’hui, on veut que son enfant fasse ses nuits, qu’il soit propre, qu’il ne pleure pas… Il y a une pression constante, une obligation de résultat. Et on utilise la tétine comme un bouton off pour les pleurs. Mais un bébé, ça pleure. Il faut l’accepter et se demander pourquoi il pleure avant de le faire taire à tout prix. La tétine ne règle pas le problème et après c’est dur de s’en séparer. »

Pour être tout à fait complet, pleurer peut aussi faire du bien au bébé ! Les pleurs ont un effet libérateur : le soir, ils peuvent notamment aider l’enfant à décharger l’énergie de la journée.

A noter:

Attention : les pleurs d’un bébé peuvent être très difficiles à supporter. Si vous vous sentez à bout alors que votre bébé pleure : posez-le dans son lit, couché sur le dos, et sortez de la pièce pour retrouver votre calme. Un bébé qui pleure sur le dos dans son lit ne risque absolument rien, alors qu’un bébé qui pleure dans les bras d’un adulte exaspéré risque beaucoup. On estime qu’en France, chaque année, entre 400 et 500 bébés sont victimes du syndrome du bébé secoué : 20% en décèdent et 75% des survivants ont de graves séquelles. Si vous sentez que vous craquez face à votre bébé, si vous vous sentez épuisé.e ou dépassé.e : essayez de ne pas culpabiliser et ne restez pas seul.e, demandez du relai. Vous pouvez également vous tourner vers les Réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (REAAP) partout en France, les PMI, ainsi que les structures comme L’école des parents ou l’association Les Nids.

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