La Haute autorité de santé allonge le délai de recours à l'IVG médicamenteuse à neuf semaines, contre sept actuellement. Une mesure qui doit garantir aux Françaises le droit à l'IVG.
En ces temps de confinement et de crise sanitaire, il peut être plus difficile pour une femme souhaitant avorter d'avoir accès à ce droit. En effet, les établissement de santé ont chamboulé toute leur organisation : limitation des rendez-vous, saturation des services hospitaliers...
Il y a quelques semaines déjà, le professeur Yves Ville, gynécologue obstétricien, poussait un cri d’alarme dans La Maison Des Maternelles, s'alarmant que ce droit soit fragilisé :
« Le gouvernement dit : "Il faut faire les IVG". Mais encore faut-il donner le moyen de les faire ! Et cet accès à l’IVG est réduit dans beaucoup de région de France à cause des problèmes organisationnels. C’est une fausse prise de responsabilité. Le collège des gynécologues obstétriciens a demandé l’extension temporaire pendant la crise du terme d’IVG de deux semaines. Ceci a été refusé par le gouvernement. Je pense que c’est une responsabilité ou une irresponsabilité très lourde que prend ce gouvernement. En laissant une fois de plus les médecins prendre leurs responsabilités y compris au prix de se mettre dans l’illégalité. »
Finalement saisie en urgence la semaine dernière par le ministre des Solidarités et de la Santé sur la question, la Haute Autorité de Santé (HAS) a donné son feu vert pour allonger la durée légale de l'IVG médicamenteuse pouvant être réalisée à domicile, passant à 9 semaines, contre 7 actuellement.
L'HAS explique sa décision par « la nécessité de garantir le droit des femmes à l’IVG durant la période d’épidémie de Covid-19 en évitant autant que faire se peut d’aller en établissement de santé ».
L'HAS insiste sur la nécessité de prévenir la douleur en prescrivant des antidouleurs, et d'éviter dans la mesure du possible que la femme ne soit seule à domicile.
Pour rappel, une IVG médicamenteuse se réalise par la prise de 2 médicaments :
L'arrêté du 14 avril officialise également la possibilité pour les médecins et sages-femmes de prescrire et de suivre des IVG médicamenteuses en téléconsultation.