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La présence du pédiatre à l’accouchement

Certains accouchements nécessitent la présence d'un pédiatre, parfois à cause d'une grossesse plus compliqué, d'autre fois en cas de complications lors du travail. Notre pédiatre Arnault Pfersdorff nous explique comment cela se passe. 

En France, depuis les décrets de 1998 organisant les maternités en France, un pédiatre doit pouvoir se rendre disponible 24h/24h pour les accouchements. 

Les niveaux de maternité, qu’est-ce que c’est ? 

  • Niveau 1 : 

43% des maternités. Ils accueillent les futures mamans dont la grossesse et l’accouchement ne présentent, à priori, aucun risque. C’est-à-dire la grande majorité. Il faut que le terme de la grossesse soit au moins de 37 semaines d’aménorrhée, sinon une mutation vers un autre niveau sera envisagée.

  • Niveau 2

45% des maternités. Ils possèdent un service de néonatalogie sur place. Ils peuvent accueillir des prématurés à partir de 33-34 semaines d’aménorrhée. 

  • Niveau 3

12% des maternités. Ils accueillent les prématurés en dessous de 33 semaines d’aménorrhée et possèdent un service de réanimation. 

La présence du pédiatre est proportionnelle au niveau de la maternité. À peu près 10 à 12% des naissances nécessitent qu’un pédiatre soit déjà là lors du travail ou de l’accouchement. 

Dans quel cas appelle-t-on le pédiatre et qui le fait ?

C’est la sage-femme qui suit la parturiente ou le gynécologue qui prévient le pédiatre, en se basant sur plusieurs critères :

L’histoire de la grossesse :

  • Prématurité,
  • Présentation par le siège,
  • Malformation vue à l’échographie,
  • Diabète maternel,
  • Gros ou petit bébé,
  • Antécédents obstétricaux ou médicaux,
  • Gémellarité,
  • Fièvre maternelle,
  • Contexte psychosocial.

Déroulement du travail :

  • Ventouse,
  • Forceps,
  • Cordon autour du cou,
  • Ralentissement du rythme cardiaque du bébé,
  • Présentation transverse par le front,
  • Non progression.

Autant de facteurs qui font que le pédiatre présent dans la maternité se tient prêt à intervenir, nous explique le Dr Arnault Pfersdorff :

« On sait qu’il va se passer quelque chose, donc on est pas loin, prêts avec nos ustensiles à intervenir. Parce que pour un bébé chaque minute compte. Le plus important c’est le cerveau, le cerveau ne doit pas manquer d’oxygène. » 

Lorsqu’elle est nécessaire, comment se déroule l’intervention du pédiatre ? 

Il faut tout d’abord noter que les pédiatres sont nettement moins interventionnistes que par le passé pour éviter au maximum la séparation mère-enfant. Certaines interventions comme la prise du pouls du nourrisson peuvent-être faites pendant que celui-ci est dans les bras de l’un de ses parents, ou en peau à peau avec lui. Dans la mesure du possible, le pédiatre n’intervient pas, il est simplement présent dans la pièce pour s’assurer que tout va bien, il s’efforce de rester en retrait. 

Parfois pourtant, il faut séparer la mère et l’enfant pour une intervention, les pédiatres essaient alors d’impliquer le père ou la personne accompagnante afin de garder le lien du bébé avec sa famille. Néanmoins tous les pères ne peuvent assister à la prise en charge de leur bébé par le pédiatre. Parfois ils préfèrent rester auprès de la mère si la situation est compliqué, ou bien ne se sentent pas d’assister à une réanimation ou une aspiration. 

Pour Arnault Pfersdorff, il est très important de rassurer les pères lorsqu’une intervention du pédiatre est nécessaire : 

« Il faut accompagner le papa pendant l’intervention : c’est aussi le rôle des sages-femmes, de l’anesthésiste.  J’explique au papa ce que je suis en train de faire si le papa veut assister aux soins. Il ne faut pas qu’il se sente exclu ou spolié de la naissance s’il y a un acte de réanimation. Je surveille aussi son état général, car il peut y avoir le risque pour lui de faire un malaise. »

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