Daniel Pennac, auteur de romans et Riad Sattouf, auteur de bandes-dessinées, s’accordent pour déconstruire les stéréotypes qui veulent que la bande-dessinée serait de la "sous-littérature" et qu’elle serait moins bonne qu’un livre pour l’apprentissage de la lecture.
Bande-dessinée classique, roman graphique, manga, comics… La BD se décline sous bien des formes pour le plaisir des plus grands mais aussi… des plus petits ! Car lire une bande-dessinée ne va pas empêcher un enfant de se lancer ensuite dans la lecture d’un grand roman, comme l’explique Riad Sattouf, auteur de bande-dessinées comme L’Arabe du futur :
« Quand j’étais enfant je n’ai pas lu directement Balzac ou Victor Hugo. Je suis passé d’abord par des romans de science-fiction… C’est le plaisir qui doit guider. Et la bande-dessinée fait partie de tout cela. »
La lecture de mangas est également, selon l’artiste, une preuve d’appétence pour la lecture. Ces bande-dessinées japonaises, souvent sous forme de série de plusieurs volumes, permettent à l’enfant de s’approprier différents univers et codes culturels :
« Je vois des ados qui ont lu les 60 ou 80 tomes de Naruto. C’est quand même beaucoup. Et il y a tout un univers, de nombreux personnages…. Ce n’est pas si simple comme univers. On s’imagine souvent que ce sont des lectures un peu bébêtes alors que lire des BD est une aventure extraordinaire. »
Et à tous ceux qui ne croiraient pas encore aux vertus de la BD, Daniel Pennac, écrivain français et prix Renaudot 2007, répond :
« Il faut arrêter de dire des bêtises. La BD c’est de la lecture ! Ce n’est pas parce que l’on associe des images à des mots qu’on ne lit pas. On lit deux choses : les mots et les images. Et quand on lit L’Arabe du futur du premier tome au dernier, c’est exactement comme si l’on lisait un Proust contemporain pour m’adresser aux parents qui n’aiment pas les BD. Tout cela, c’est de la littérature. »