Cette pathologie, qui provoque de nombreux et violents vomissements chez la femme enceinte, concerne 1 à 2% des grossesses. Dr Imane Ben M’Barek, gynécologue-obstétricienne à l’hôpital Beaujon à Clichy, répond à nos question sur l’hyperémèse gravidique.
Heureusement non ! Les vomissements et nausées concernent 80-90% des femmes enceintes dans des formes plus ou moins graves, la forme la plus grave étant l’hyperémèse gravidique. Elle concerne 1 à 2% des grossesses. Cela va être des femmes qui perdent du poids, ont des carences, qui ont du mal à s’alimenter. Elle peuvent être hospitalisées. Dans la plupart des cas ça s’améliore après 20 semaines, même si ça ne s’arrête pas complètement. Dans de rares cas - comme celui de Soumaya – malheureusement elles peuvent être dans un état sévère jusqu’à l’accouchement.
Avant, la littérature disait que le facteur psychologique favorisait l’hyperémèse. Ça faisait débat, mais l’idée était en gros : parce qu’on ne veut pas vraiment de ce bébé, on vomit. Ce sont des discours qui ne s’entendent pas ! Par contre, je propose toujours à ces femmes de rencontrer un.e psychologue, car elles vivent quelque chose de vraiment pas facile. Au premier trimestre, ces femmes sont isolées, on ne parle pas forcément de sa grossesse, elles ne sont souvent pas écoutées par le corps professionnel et l’entourage. Surtout dans les familles où toutes les générations ont vomi, elles n’entendent que : « on est toutes passées par là » etc. On leur propose un soutien pour qu’elles aient une oreille attentive et qu’elles passent ce cap un peu plus facilement. Les choses évoluent aujourd’hui : il y aura d’ailleurs de futures recommandations de prise en charge pour l’hyperémèse gravidique, de manière nationale.
Il y a des pistes sur les facteurs de risques : il y a plus de risques si la patiente a un IMC bas, quand ce sont des jumeaux ou des triplés.
Il y a parfois une part de génétique, souvent on voit qu’il y a des « familles de vomisseuses » : la mère a vomi, la sœur aussi... Ensuite, il y a les antécédents de vomissements : quelqu’un qui a vomi sur une 1ère grossesse a beaucoup de risques de re-vomir sur sa 2ème grossesse.