Trouble du sommeil pouvant survenir après l'accouchement, l'hyper vigilance maternelle ne doit pas être prise à la légère. Explications avec Anna Roy.
Anna Roy explique :
« L'hyper vigilance maternelle, c’est le fait d’avoir envie de dormir, car on est épuisée, mais on n’y arrive pas. À la maternité, Vous vous dites : "Il faut que je dorme", mais impossible de dormir. On est en état d’hyper vigilance, et les sages-femmes vont vous dire : "Madame il faut dormir"… mais on ne peut pas. »
Ce symptôme fait partie du baby blues qui concerne la majorité des femmes. Mais cet état d’hyper vigilance, normal les premiers jours, ne doit pas durer, explique Anna :
« Si c'est normal quelques jours après la naissance, cela doit stopper. Malheureusement ça ne s’arrête pas toujours. Et il faut s’en inquiéter car il faut stopper ce cercle infernal : moins vous dormez, plus vous angoissez, du coup moins vous arrivez à trouver le sommeil… ça devient un enfer ! »
Comme explique Anna, le risque principal si cela s'installe dans le temps, est de faire une dépression du post-partum :
« Si jamais cet état perdure, vous allez finir avec une dépression, des troubles anxieux sévères, et ce qu’on appelle nous dans le jargon "l’effondrement maternel". Je me dis qu’il faut faire une étude la dessus : c’est à mon avis à cause de cet état d’hyper vigilance maternel qu’il y a des dépressions du post partum, donc c’est un vrai vrai sujet. »
« Il faut savoir que ça existe et que c’est normal. Il faut aussi savoir que si ca dure plus de 7, 10 jours, il faut absolument consulter. Voici aussi ce que je conseille à mes patientes qui en souffrent : vous demandez à un adulte de confiance -votre mère, votre conjoint.e- de garder votre bébé 2 fois, 3 heures. Pendant ces 3 heures, je ne vous dis pas de dormir : allez regarder un film, allez faire un tour dehors… faire quelque chose pour vous. Vous ne serez alors pas en état de « surveillance » de votre bébé. Et ça n’empêche pas d’allaiter. Et déjà, en 3 jours, on s’aperçoit que le sommeil revient, et ce problème qui en était un énorme s’arrête, et ça évite de tomber dans la dépression. Après si ca ne fonctionne pas, il faut faire le test EPDS, et consulter. »
Outil disponible en ligne, l'EPDS (Échelle postnatale d’Edinburgh) est un test qui permet, en 10 questions d'évaluer le risque de dépression du post-partum. Il peut vous permettre de vous aider à y voir plus clair, et vous pouvez parler de votre résultat avec votre sage-femme, votre médecin ou votre psychologue.