Le docteur Philippe Faucher, gynécologue-obstétricien et responsable du centre IVG de l’hôpital Trousseau à Paris livre à LMDM ses recommandations pour que les délais d’accès à l’avortement soient raccourcis.
En 2019, les agences régionales de santé ont réalisé une étude sur le délai moyen d’accès à une interruption volontaire de grossesse. Le délai moyen est donc de 7 jours en France. Cependant il y a des disparités énormes d’un territoire à l’autre : cela peut aller de 3 à 11 jours en fonction des départements.
Ce délai de prise en charge peut être amélioré, mais pour le docteur Philippe Faucher, gynécologue-obstétricien, il y a d’abord un facteur simple d’offre et demande qui explique ces disparités :
« S’il y a beaucoup de demandes et peu d’offres, effectivement, les délais vont s’allonger. »
La solution pour le responsable du centre IVG de l’hôpital Armand Trousseau à Paris, est donc d’augmenter l’offre :
« Il n’y a pas 36 solutions. Il faut augmenter le nombre de prestataires qui peuvent fournir un avortement sur une région donnée. Pour l’instant cela concerne les médecins et les sages-femmes, uniquement pour la méthode médicamenteuse. Nous essayons actuellement de nous battre pour que les sages-femmes puissent aussi réaliser des IVG par méthode instrumentale. »
Le docteur Faucher prône également l’ouverture de l’IVG à d’autres professionnels :
« On a des études qui montrent qu’une IVG médicamenteuse peut être réalisée par d’autres professionnels que le médecin ou la sage-femme. Dans d’autres pays on les appelle les professionnels à compétence intermédiaire. Il y a eu une proposition de loi d’ailleurs qui a proposé de créer en France cette profession, mais elle a été supprimée. »