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« Il faudrait imposer un congé paternité »

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Publié le 30.04.2021 à 16h34 
(mis à jour le 03.05.2021 à 12h20)

La philosophe et auteure Elisabeth Badinter revient, pour LMDM, sur les grandes questions liées à la maternité. Aujourd’hui, elle analyse les inégalités homme-femme dans la parentalité.

À partir du 1er juillet 2021, les pères pourront prendre 28 jours de congé paternité, contre 14 actuellement. Un allongement voté en 2020 et une avancée conséquente dans l’égalité homme-femme. Mais qui ne suffit pas selon Elisabeth Badinter, philosophe :

« Il est vrai que depuis 20, 30 ans, on voit des jeunes pères qui prennent une petite part des soins des enfants. Pas tous les jours d’ailleurs parce qu’ils sont pressés pour aller au travail. Mais ce n’est pas suffisant. »

Pour l’auteure, l’égalité commence par celle des salaires pour que les femmes ne soient pas obligées de payer la double peine : un congé solitaire plus long sous prétexte d’une rentrée moindre d’argent dans le foyer :

« Les pères sont des hommes et sont donc, statistiquement, mieux payés que les femmes. Cela veut dire que la perte d’une partie du salaire est plus lourde pour un homme que pour une femme. »

La solution, selon Elisabeth Badinter, serait donc de ne pas laisser le choix aux pères et d’imposer un congé, comme c’est le cas dans certains pays scandinaves :

« Il faut faire évoluer les mentalités masculines. Et je pense que le mieux c’est encore d’imposer un congé paternité. Et je crois que les pères en seront très contents parce qu’ils vont découvrir une relation avec un bébé. Ça peut être tellement extraordinaire. Je ne veux pas dire qu’on va faire naître un instinct paternel. Car cela n’enthousiasmera peut-être pas tous les pères, mais il faut qu’ils le fassent. Et il faut que les entreprises aident à cela. »

La rédaction de La Maison des Maternelles