Le professeur Michaël Grynberg, gynécologue obstétricien et médecin de la reproduction à l’hôpital Antoine Béclère à Clamart revient pour LMDM sur les risques d’une maternité tardive.
Professeur Michaël Grynberg - Beaucoup non, mais de fait nous avons des demandes qui au début auraient pu paraître un peu délirantes. Parce qu’on a des femmes qui viennent autour de 48, 49 ans et qui n’ont jamais eu la possibilité d’avoir une grossesse pour tout un tas de raisons et qui se disent : « C’est maintenant ou jamais ! »
Moi je leur explique qu’il y a des endroits à l’étranger où elles pourront essayer de concevoir un enfant. En Espagne c’est possible par exemple jusqu’à l’âge de 50 ans. Mais il faut aussi expliquer à ces femmes que la conception se fera par du don d’ovocytes. Car il faut savoir qu’avoir des enfants avec ses propres ovules à 45 ou 48 ans est compliqué. Et le don d’ovocytes dans certains pays comme la Grèce, l’Espagne, est possible jusqu’à 50 ans car la limite qui a été émise est celle de la ménopause.
Il le supporte mais il ne le supporte pas bien. On sait qu’après 45 ans il y a des gros risques obstétricaux qui sont pris pour la femme et pour l’enfant. Donc c’est du sur-risque médical.
Je leur explique les risques mais après leur choix est leur choix. Moi j’accepte de les accompagner à condition que l’on ne soit pas dans un truc totalement délirant.
C’est difficile. Mais il y a un moment où il faut aussi savoir accompagner les gens pour qu’ils arrivent à mettre un stop à leur projet. Parfois le fait de les arrêter peut même les soulager et les libérer. Il ne faut pas forcément avoir peur de dire stop.