Le professeure Benedicte Neven, pédiatre spécialisée en immuno-hématologie pédiatrique, nous explique pourquoi il est important de s’inscrire sur les registres de donneurs de moelle osseuse en France pour sauver des vies.
Professeure Bénédicte Neven - En France il y’a un registre qui est géré par France greffe de moelle dans lequel il y a environ 300 000 donneurs qui sont inscrits. Et la France fait partie d’un registre mondialisé où d’autres pays sont beaucoup plus actifs . Ou en tout cas il y a davantage de donneurs inscrits qu’en France. Il y a dans ce registre mondialisé un peu plus de 30 millions de donneurs volontaires, prêts à donner leur moelle si un patient, quelque part dans le monde, a besoin d’un don de moelle osseuse.
L’Allemagne est un très gros registre, très actif, très bien organisé où il y a plus de donneurs qu’en France. Mais dans ce registre mondial il y a d’autres pays qui participent comme les États-Unis, le Canada, le Brésil…
Ça a surtout compliqué les choses pour des questions de sécurité pour les donneurs mais aussi pour les patients qui doivent être greffés. Je dirais que malgré toutes les complications que l’on a vécues, ça n’a pas empêché de proposer une greffe aux enfants qui avaient besoin d’être greffés. Disons que pour certains patients pour qui la greffe n’était pas urgente, ça a décalé le projet à des périodes plus clémentes.
Les donneurs peuvent avoir entre 18 et 35 ans (NDLR : Néanmoins les donneurs inscrits peuvent toujours être sollicités jusqu’à l’âge de 60 ans s’ils sont identifiés comme compatibles avec un malade). Après il est vrai que l’on préfère les donneurs plutôt jeunes. Pour le donneur ensuite il y a 2 manières de collecter les cellules souches, les cellules à l’origine des cellules du sang :
Ce sont d’abord des gens généreux parce que ce n’est pas rien de donner sa moelle. Il y a beaucoup plus de femmes que d’hommes (NDLR : les hommes représentent seulement 35 % des inscrits). Or c’est vrai qu’on aime bien pour une femme prendre un donneur féminin et pour un homme, prendre un donneur masculin. Donc on manque de donneurs jeunes de sexe masculin en bonne santé, qui n’ont aucune contre-indication au don. Parce que bien sur on ne prélève que des donneurs qui n’ont aucun problème de santé car on ne veut absolument pas leur faire courir le moindre risque avec ce prélèvement.