Caroline Kruse, conseillère conjugale et familiale a publié le livre Il faut qu’on parle, dans lequel elle liste les thèmes à aborder avant qu’il ne soit trop tard. LMDM l'a rencontrée.
Caroline Kruses - Au début d’un couple quand on est juste 2, c’est une espèce de "love affair", de liaison amoureuse… Et quand les enfants arrivent, c’est évidemment source d’une grande joie, mais c’est aussi un certain nombre de difficultés auxquelles on se trouve confronté. Il y a également plus de responsabilités. On passe du statut de couple d’adolescents à celui d’adultes. Il y a aussi ses propres parents qui arrivent derrière et qui ont toute sorte de conseils à donner. On se sent un peu aussi désemparé parfois. Ce n’est donc pas une période si facile que ça. C’est une période de bouleversements, de réaménagements physiques, psychiques. Cela demande donc que l’on se fasse confiance et que l’on se confie l’un à l’autre.
La pression qui peut peser sur le couple. Car au moment où ils sont justement en train de se réaménager complètement, ils doivent faire face à toutes sortes de difficultés. Il faut alors qu’ils se fassent confiance, qu’ils se parlent, qu’ils évoquent leurs difficultés. Mais aussi il faut se dire que l’on a le droit de ne pas être un père parfait ou qu’on ne sera pas la meilleure mère du monde. Il ne faut pas se mettre trop de pression et être bienveillant.
Je conseille donc d’inverser les rôles. C’est un peu une provocation. Mais c’est pour montrer qu’il ne faut pas se laisser enfermer dans un rôle, par exemple, du laxiste à tout va, ou de l’institutrice bis. Il faut de la souplesse. Il ne faut pas se laisser piéger dans des représentations comme cela, négatives. Cela vient du fait que l’on se met beaucoup de pression pour que l’enfant soit heureux, pour qu’il réussisse. Mais c’est également lors de son éducation que l’on voit le poids des familles d’origines. Le couple doit alors réinventer aussi sa manière d’élever les enfants en faisant preuve de créativité, et surtout faire équipe.
C’est la surenchère de qui en a fait le plus, qui est le plus fatigué… À ce moment-là, le mieux est de parler de soi plutôt que de faire des reproches à l’autre. C’est dire ses difficultés, écouter celles de l’autre aussi et ne pas se dire systématiquement que l’autre a la meilleure place.