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Comment le confinement impacte le cycle menstruel ?

Retard ou absence de règles, syndrome prémenstruel plus fort qu’à l’habitude… Certaines femmes voient leur cycle menstruel perturbé par le confinement. Explications avec Dr Catherine Fohet, gynécologue.

Le confinement a des impacts sur le mental et sur notre corps. Les incertitudes et les angoisses liées à la crise sanitaire ont des conséquences sur le cycle menstruel. Entre syndrome prémenstruel plus fort qu’à l’habitude, retard ou absence de règle, certaines femmes voient leur cycle chamboulé.

C’est le cas de Claire, 26 ans, habitante de Pantin, très angoissée par la crise sanitaire actuelle : 

« C’est assez étrange, en temps normal, mon cycle est régulier. Là, j’ai eu beaucoup de retard. Le jour où j’étais censé avoir mes règles, j’ai commencé à avoir très mal au ventre, à me sentir gonflée. Puis plus rien. Et une semaine plus tard, de légers saignements. Comme je sais qu’on peut avoir quelques pertes tout en étant enceinte, j'ai acheté un test de grossesse. Je sais que sur cette période de confinement, j’ai beaucoup angoissé à propos de la crise sanitaire. Ça a dû jouer ». 

Effectivement, en période de tension et de stress, le corps et les hormones réagissent. Et le cycle menstruel peut être perturbé, comme nous l’explique la Dr Catherine Fohet, gynécologue : 

« Le stress peut provoquer des troubles du cycle menstruel. C’est tout-à-fait normal. La situation de confinement est très anxiogène et les personnes se recentrent sur elles-mêmes. Les femmes s’inquiètent un peu plus sur leurs cycles et elles s’écoutent plus qu’à l’habitude. Évidemment, s’il y a un retard de règle, il faut penser à la grossesse, donc il faut le diagnostiquer. Le confinement peut conduire à avoir plus de rapports ou oublier sa pilule. »

Le stress va directement affecter le cerveau et donc le reste du corps comme nous le détaille notre spécialiste : 

« Le cycle ovarien est directement commandé par l’hypophyse, elle-même commandée par une zone du cerveau qui s’appelle l’hypothalamus. Cette zone est très perméable aux émotions. Toutes ces zones vont interagirent avec le reste et donc avec le stress. Et en conséquence cela va perturber tout le système et donc les règles !  C’est pour cela qu’un accident ou un deuil brutal va entraîner parfois une absence des règles. Cela perturbe tout l’équilibre hormonal ».

Lever les doutes pour se rassurer

Ces inquiétudes concernant les règles s'ajoutent à la période déjà très anxiogène pour certaines. Pour Julie, jeune maman d’une petite fille de 2 ans, confinée à Rennes, ses premières règles en temps de confinement furent perturbées : 

« J’ai eu un syndrome prémenstruel très fort. Mon ventre me faisait me tordre de douleur plus qu’à l’habitude. Et ensuite mes règles sont arrivées avec près d’une semaine de retard. Loin d’être abondantes, elles m’ont par contre mise dans un état proche de la dépression. J’étais à fleur de peau et encore plus inquiète de la situation. »

Pour le Dr Fohet, un syndrome prémenstruel plus prononcé est normal, car les hormones ont un équilibre différent : 

« Durant ces périodes, on manque de progestérone, donc on va être plus énervée, plus dépressive. Il faut se rassurer. La première chose, c’est de lever le doute et écarter une hypothèse de grossesse en faisant un test. Deuxièmement, un rendez-vous en téléconsultation avec son gynécologue peut permettre de se rassurer. Je le vois bien au quotidien, parfois rien que d’en parler, les règles réapparaissent comme par magie. Nous sommes disponibles, il ne faut pas hésiter à prendre rendez-vous. »

Calmer son anxiété

Selon l’intensité du stress, il est possible que l’impact soit plus ou moins important sur le cycle menstruel. Afin de limiter cela, voici les recommandations de notre spécialiste : 

« Selon l’intensité, il faut trouver des méthodes de relaxation. Des exercices de respiration, de la méditation peuvent être utiles selon les cas. En consultation, nous pouvons aussi proposer des petits traitements à base de progestérones naturelles. C’est très efficace sur l’anxiété et ça a tendance à calmer. 

Mais il faut vraiment lever ce stress supplémentaire : on fait un test de grossesse si besoin, on prend rendez-vous pour se rassurer en télémédecine. La fonction finale d’un cycle, c’est la procréation. Si le corps est stressé, il va faire en sorte de ne pas pouvoir procréer. Ce genre de situation sur le cycle menstruel n’est pas propre à cette période trouble du Covid-19. C’est tout-à-fait normal ! ».

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